Valérie Dousset

Psychologue

 

 

Bilan Psychologique

Le bilan psychologique est une évaluation globale du fonctionnement cognitif et du niveau de développement psycho-affectif d’un sujet à un moment donné (il s’agit d’une photographie à un instant T ne présumant en rien de l’évolution future).

Le bilan permet d’obtenir un éclairage sur la nature et les origines des difficultés, de mettre en évidence les capacités et potentialités, et de déterminer la manière la plus adaptée d’accompagner la prise en charge pour répondre aux besoins repérés
.
Un bilan peut révéler une déficience ou une précocité intellectuelle, qu’il sera nécessaire de situer dans un contexte particulier (famille, école, institution…).

 

Le bilan concerne surtout les enfants et les adolescents, mais il peut être réalisé à tout âge.

La demande de bilan peut être suggérée par le personnel enseignant, pour un enfant confronté à des difficultés spécifiques entravant les apprentissages (troubles de l’attention, agitation,  troubles de la lecture, de l’écriture…) ou à l’inverse pour un enfant particulièrement précoce et en difficulté d’adaptation à l’environnement tel qu’il lui est proposé.
Cela peut également, et souvent pour les mêmes raisons, être demandé par des parents souhaitant mieux comprendre le fonctionnement de leur enfant pour ajuster leurs postures psycho-éducatives et affectives vis-à-vis de celui-ci.
Il est possible aussi, suite aux premiers entretiens psychologiques, que je sois moi-même amenée à proposer la réalisation d’un bilan si j’en constate l’intérêt.

Pour la réalisation de ces bilans, je dispose de matériel reconnu et utilisé sur le plan international :
WPPSI, WISC, WAIS, RORCHACH, PATTE NOIRE, CAT, TAT….
 

La réalisation d’un bilan nécessite quatre étapes :
  • Un entretien préliminaire, en présence de l’enfant et de ses parents, pour préciser les raisons de la demande de bilan et son objectif. Il s’agira de retracer ensemble l’histoire de l’enfant, d’évoquer les moments clefs, les difficultés et les particularités de l’enfant et de son environnement.

  • La passation du bilan, qui se déroule généralement en trois ou quatre séances individuelles : entretien, observations, passation (le nombre et la durée des séances  sont adaptés à l’âge, à la fatigabilité et à la problématique de l’enfant).

  • Le dépouillement, l’analyse, l’interprétation des résultats et la rédaction d’un compte-rendu écrit.

  • L’entretien de restitution, au cours duquel je vous remets le compte-rendu écrit du bilan après vous l’avoir présenté et explicité, qui permet un échange sur les résultats obtenus et une mise en perspective.

 

Précocité intellectuelle

L’intelligence peut se définir comme notre capacité à penser, réfléchir et comprendre ET notre capacité à nous adapter, à agir et à créer. 


On sait que l’intelligence est biologique, présente dès notre naissance. Elle n’est pas causée par l’éducation, même si elle entrera bien évidemment en interaction avec la façon dont nous serons élevés ou le milieu dans lequel nous nous épanouirons. En bref, l’intelligence est causée par des milliers de gènes qui nous sont transmis par nos parents.

Il existe de multiples tests validés et utilisés sur le plan international pour permettre de mesurer l’intelligence, chiffrer le quotient intellectuel et analyser statistiquement sa répartition normale.

On s’aperçoit alors qu’environ 2,5% des personnes ont une déficience intellectuelle (QI inférieur ou égal à 70), comme environ 2,5% des personnes ont une précocité intellectuelle (QI supérieur ou égal à 130) ; un enfant doué est donc aussi éloigné et différent de la moyenne qu’un enfant avec une déficience intellectuelle. Il est donc logique de penser qu’un enfant précoce apprend différemment et que l’école n’est probablement pas adaptée à tous.

A partir de l’âge de six ou sept ans, le QI reste plutôt stable pour le reste de notre vie. Si notre destinée n’est pas seulement déterminée par notre QI, la recherche montre qu’il s’agit du  facteur le plus important associé à la réussite scolaire et professionnelle ainsi qu’au statut socio économique d’une personne.


Il existe deux profils d’enfants précoces
 :


Homogènes
(ou laminaire) : avec un développement cognitif harmonieux et une grande facilité à apprendre. La majorité de ces enfants réussissent assez bien à s’adapter, mais sont toutefois très sensibles aux attentes des autres. Ils fonctionnent généralement bien à l’école mais peuvent s’ennuyer et vivre de l’anxiété ainsi que des difficultés sociales (isolement, sentiment d’être incompris…)

Hétérogènes (ou complexes) : avec de grandes disparités entre leurs différentes capacités cognitives, ce qui peut générer des troubles d’apprentissage, des troubles moteurs ou des troubles du langage pouvant même masquer la précocité. Ce profil est caractérisé par un cerveau qui pense constamment, une très grande créativité intuitive et une pensée analogique qui rend la planification très difficile. Attachants et généreux, ces enfants sont souvent non conventionnels et hypersensibles. Leur réussite scolaire est très variable (de la réussite à l’échec) et dépend souvent de leur relation avec l’enseignant.

 

CARACTERISTIQUES DES ENFANTS PRECOCES :

 Sur le plan intellectuel :

  • Une grande curiosité (les « pourquoi ? » sous toutes leurs formes)
  • Une grande capacité d’attention sur les sujets qui l’intéressent
  • Un langage élaboré, structuré, dès le plus jeune âge (pas ou très peu de « parlé bébé »)
  • Un intérêt pour les jeux compliqués
  • L’envie d’apprendre à lire avant l’âge « classique »
  • Un grand intérêt pour les lectures « encyclopédiques »
  • Un grand intérêt pour les questions métaphysiques (la vie, la mort, la création de l’univers, les origines…)
  • Un changement rapide des centres d’intérêts dès qu’ils sont maîtrisés
  • Une grande mémoire
  • Un grand sens de l’observation et du détail
  • Une pensée créatrice, divergente qui peut générer un manque d’organisation

 Sur le plan affectif et comportemental :

  • Une très grande sensibilité émotionnelle face à l’injustice, aux reproches, à l’échec
  • Une tendance à la négociation due, entre autre, à un profond besoin d’équité
  • Une hyperesthésie des sens (visuelle, auditive, olfactive…)
  • Un besoin de sommeil inférieur à la moyenne
  • Un très grand sens de l’humour
  • Une grande empathie
  • Des peurs non « conventionnelles » pour leur âge (peur de la mort vers trois ans, ou peur de la fin du monde car le soleil explosera un jour…)
  • Une préférence pour nouer des amitiés avec des enfants plus âgés ou des adultes
  • Un besoin énorme de stabilité affective
  • Une faible tolérance à l’autorité « brute » ; ces enfants demanderont sans arrêt la justification d’une règle surtout si elle n’a aucun sens à leurs yeux
  • Un esprit critique très développé-Un perfectionnisme qui amène doute, peur de l’échec et/ou procrastination
  • Une motivation liée à l’intérêt

 

Sur le plan scolaire :

  • Une grande capacité ET rapidité d’apprentissage (le besoin de répétition est faible ou inexistant)
  • De possibles difficultés en calligraphie (surtout chez les garçons)
  • Une forte résistance à l’apprentissage dit « par cœur »
  • Un ennui (rêverie ou agitation) qui peut être confondu avec un déficit de l’attention alors que celle-ci est bien présente
  • Une difficulté à justifier ses résultats, à argumenter (il « voit mentalement » mais ne sait pas expliquer sa réflexion)
  • Des résultats en dents de scie en fonction des matières et des enseignants (lié à l’affectif)
  • Une excellente expression orale pour un écrit « catastrophique »
  • Une absence apparente de méthodologie ; ces enfants préfèrent utiliser « leur » méthode plutôt que les méthodes scolaires et auront besoin d’aide sur ce point.
La précocité est associée à des difficultés persistantes d’adaptation et de fonctionnement, conséquences des décalages entre le développement intellectuel et les autres sphères du développement (affectif, social, scolaire…).

 

Ces dyssynchronies s’expriment dans plusieurs environnements :

 

  • Scolaire ou professionnel (ennui, difficultés à apprendre, distraction lorsque peu stimulé, résultats très variables, sous performances…)
  • Social (difficultés à entrer en relation avec les autres, à comprendre les limites, les normes sociales, isolement, sentiment d’être incompris…)
  • Interne à la personne : L’enfant précoce peut non seulement vivre un décalage entre le développement de ses différentes capacités (profil hétérogène), mais aussi entre son développement intellectuel et psychomoteur (maladresse, difficulté à écrire, habileté dans certaines tâches et très peu dans d’autres…)ainsi qu’entre son développement intellectuel et attentionnel (attentif si stimulé, mais en deçà de son potentiel intellectuel, distrait et désorganisé…) ou entre son développement intellectuel et affectif (comportements immatures et contradictoires avec leurs habiletés intellectuelles, anxiété, frustration…).
TROUBLES ASSOCIES FREQUEMMENT RENCONTRES :

 De nombreux troubles peuvent être associés à la précocité intellectuelle :

  • trouble oppositionnel avec provocation(TOP)
  • troubles de l’apprentissage : dyslexies-dysorthographies phonologiques, dyspraxies (maladresse, trouble de la coordination motrice, écriture illisible)
  • troubles du spectre autistique (TSA)
  • anxiété (généralisée, sociale)
  • troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
  • trouble déficitaire de l’attention (TDA)
  • trouble du traitement de l’information sensorielle (TTIS)
  • dépression, phobie scolaire
  • trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDA-H)

 

Les enfants précoces sans TDA-H sont généralement capables d’être attentifs et réussissent bien à l’école, mais ils deviennent inattentifs, agités et impulsifs lorsqu’ils ne sont pas assez stimulés…Les enfants précoces avec TDA-H sont encore plus TDA-H : par ennui, ils bougent encore plus et sont encore plus impulsifs (surtout les garçons). Ils sont encore plus revendicateurs et contestataires que les enfants précoces sans TDA-H. Mais surtout, ils supportent souvent mal l’échec puisqu’ils manquent de contrôle sur leur performance, souvent très variable et en dessous de leurs capacités intellectuelles. Par manque d’inhibition, ils sont encore plus intenses dans leur vécu émotif, dans leurs actions et dans leurs intérêts.

 

 Il est donc très important de réaliser une évaluation globale et de poser un diagnostic le plus précis possible pour chacun, chacun étant unique et singulier…